Les sols du bâtiment 57 Metal sont pollués. Des solutions existent pour dépolluer sans démolir le bâtiment. Etudions ces solutions et mettons en œuvre les plus efficaces.
Les deux décisions du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, saisi par le propriétaire (Europa Capital), et le document préfectoral insistent sur la nécessité de dépolluer le terrain en rasant le bâtiment puis en retirant les terres souillées. Elles contiendraient des solvants cancérigènes dont la concentration va en augmentant, posant un problème de santé publique pour les habitants. Mais selon nos informations, une membrane d’isolation est déjà existante sous le bâtiment… sauf que… le propriétaire a effectué des carottages dans le sol et par là même a percé cette membrane…Cela devient plus facile de crier au loup…
La nécessité de dépolluer est d’une évidence absolue. Mais il faut aussi savoir que l’on peut dépolluer sans démolir le bâtiment.
Inter : Traiter les sols in situ et sans excavation
Les techniques in situ sont directement effectuées dans le sol par des procédés qui permettent de traiter les polluants sans excavation. Certaines techniques consistent à injecter de l’air, des bactéries ou des nutriments pour décomposer biologiquement ou physiquement les polluants et les aspirer sans détruire le sol (venting ou bioventing). Le traitement s’effectue en général dans les 10 premiers mètres.
D’autres techniques comme l’oxydation chimique consistent à injecter un oxydant sous forme liquide ou gazeuse qui entrera directement en contact avec le polluant pour aboutir à sa destruction ou à sa transformation en un composé moins toxique.
La pollution peut également être confinée pour éviter sa migration. Le confinement est souvent utilisé pour un traitement combiné du sol et de la nappe phréatique.
Les terres peuvent par ailleurs être stabilisées : cette stabilisation physico-chimique consiste à limiter la mobilité du polluant grâce à une réaction chimique qui le transforme en une forme moins soluble et/ou moins toxique par la mise en œuvre de mécanismes physico-chimiques.
Une technique plus récente consiste à extraire les polluants du sol via des végétaux : la phytoextraction. Cette technique émergente est principalement appliquée aux pollutions par des métaux. Les plantes peuvent également permettre de stabiliser la pollution : on parle alors de phytostabilisation.
La volonté du propriétaire de démolir ce bâtiment en prétextant que c’est le seul moyen de dépolluer les sols, est un leurre.
Antoine Monnet
……………………………………………..
Le ministère répond à nos demandes
Le 19 juin dernier, Val de Seine Vert, associé à cinq autres associations – Intégrer Billancourt, Vivre à Meudon, Boulogne Environnement, AEBB, Environnement 92 et Ile-de-France Environnement –, adressaient un courrier à la ministre de la culture de l’époque (Aurélie Filipetti) afin que le bâtiment 57 Métal ou Square com, œuvre de l’architecte Claude Vasconi, situé au 1976 rue du Vieux Pont de Sèvres à Boulogne-Billancourt soit préservé. En effet, l’actuel propriétaire du bâtiment, un fonds d’investissement, veut le détruire afin de valoriser ce terrain en y construisant un immeuble de bureaux. Le 14 août, la nouvelle tombait : la ministre confiait à Jean-Pierre Duport, ancien directeur de l’architecture et de l’urbanisme, une mission de médiation sur le devenir du 57 Metal avec comme échéance de rendre au mois d’octobre des propositions concrètes.
Ce geste est à saluer et montre que les responsables gouvernementaux peuvent être à l’écoute tant des élus locaux qui se sont mobilisés également pour la sauvegarde de ce bâtiment que des associations. A suivre.
Val de Seine Vert