Le permis de construire de la tour Imefa 52 au pont d’Issy-les-Moulineaux sur les terrains du Crédit Agricole a été retiré par la mairie le 9 janvier 2015. Cette tour de 39 étages, haute de 189 m, 5 niveaux d’infrastructures et 60 000 m2 de planchers avait fait l’objet d’un concours architectural et c’était le projet du cabinet JP Viguier qui avait été retenu.
Les associations de protection de l’environnement du secteur : ACTEVI, collectif contre les tours du pont d’Issy, VDSV… étaient farouchement opposées à ces objets incongrus dans le ciel parisien. En dépit d’un avis favorable du commissaire enquêteur, l’avis de l’autorité environnementale, sous la houlette du préfet de région, avait été plus nuancé, préconisant notamment une meilleure prise en compte de l’environnement, de l’intégration paysagère et du transport.
Objet phallique et emblématique d’une crise de l’urbanisme et de l’architecture francilienne, la tour ne répond ni à la crise économique ni à la crise climatique et encore moins à la crise sociétale. Immeuble de bureaux dans une offre actuellement pléthorique, avec surtout un taux de vacance de bureaux jamais encore atteint (près de 6 millions de m2 libres), la tour ne peut répondre aux normes thermiques actuellement en vigueur, elle coûte cher à la construction mais surtout à l’usage (3 fois plus qu’un immeuble standard de bureaux).
On peut souligner le réalisme municipal qui pour une fois ne s’entête pas dans un projet pharamineux. Rappelons tout de même que le blog du maire en décembre 2014 démentait formellement les papiers du journal Le Parisien annonçant un abandon futur de la tour et demandait un droit de réponse.
Michel Riottot,
Alain Mathioudakis