Plusieurs associations déçues de la « concertation » initiée par l’Office national des forêts ont décidé
de se retirer du dispositif.
Les petites forêts urbaines sont nombreuses dans notre environnement, aujourd’hui coincées dans les agglomérations, elles sont surfréquentées et demandent une autre approche que celle de la gestion des immenses forêts de nos régions. Elles sont pourtant exploitées par l’Office national des forêts (ONF) de la même façon. Leur gestion souffre des coupes rases, des aménagements invasifs, de la pauvreté du dialogue avec les associations et la conviction que la forêt est une carrière d’où l’on extrait tout ce qui peut servir sans se soucier réellement de sa régénération et de son insertion dans des zones densément peuplées. Un leitmotiv de tous ceux qui défendent les politiques de coupes d’arbres est qu’ils sont malades.
Coupes, coupes
La situation des forêts d’Ile-de-France a entraîné une mobilisation intensive d’associations. Un dialogue avait pu être ouvert avec l’ONF pour les forêts de Fausses-Reposes (616 hectares), seconde forêt des Hauts-de-Seine après le bois de Meudon. et de Rueil-Malmaison connue comme le bois de Saint-Cucufa,
Domaine de la Malmaison, de 200 hectares. L’ONF veut poursuive la politique intensive de coupes (d’éclaircie, de cloisonnement). à Fausses-Reposes ce sont 180 hectares de coupes, soit un quart de la forêt qui seraient concernés.
Pour les associations Dagoverana de Ville-d’Avray et Marnes Environnement et Patrimoine, l’ONF devait s’engager en faveur d’une gestion forestière excluant la production de bois comme objectif central et la sylviculture « en futaie irrégulière » qui aurait pour fonction de cacher les dégâts causés par l’exploitation intensive. Elles demandent une réduction des coupes à 50 % de l’accroissement biologique, l’usage limité des engins lourds pour réduire le tassement des sols, avec la remise en état des chemins dégradés, le maintien d’un couvert forestier continu, le respect de la hiérarchie des usages du bois : priorité au bois d’œuvre, puis au bois d’industrie, et enfin au bois-énergie, dont l’usage doit être limité et enfin la reconnaissance d’un statut de forêt urbaine.
L’ONF, pour se financer, veut poursuive la production de bois de chauffage, qui est principalement produit en France. La pollution atmosphérique est particulièrement importante avec ce mode de chauffage au point que l’Ademe, jamais très offensive, juge qu’il faut éviter d’en brûler en zones déjà polluées comme l’ensemble de notre département. En réponse, les associations précitées ont décidé de se retirer du dispositif de suivi de la « concertation » proposée par l’ONF.
Frédéric Puzin





