Depuis près de soixante-dix ans, la patinoire olympique de Boulogne-Billancourt accueille les sports de glace et les amateurs en très grand nombre. En mai 2024, le maire de Boulogne-Billancourt a annoncé la fermeture de ce lieu emblématique. Selon lui, « l’écologie » l’exige. Il est vrai qu’une patinoire consomme de l’eau et de l’énergie. Sa fermeture est-elle pour autant une décision « écologique » à saluer ?
L’écologie s’incarne aussi dans une manière de gouverner, et la décision du Maire annoncée en fin de saison, moins d’une semaine avant le vote du conseil municipal, est inacceptable. Elle met les associations et les clubs résidents (hockey, patinage artistique) devant le fait accompli, sans discussion. Un collectif s’est créé très rapidement réunissant plus de 40 000 signatures !
L’écologie c’est aussi anticiper l’avenir. Nous savons que l’urgence climatique nous impose de faire des choix et d’adapter nos modes de vie. Cela ne signifie pas fermer tous les équipements publics qui sont aussi des lieux de vie et de mixité sociale, même s’il est certain qu’il faudra les adapter. Pour la patinoire, il existe des pistes d’adaptation : réduction de l’épaisseur de la glace, rénovation du bâtiment, modification des horaires et du calendrier d’ouverture, réflexion sur le modèle économique… Sur tous ces points les collectifs ont redoublé de travail pour fournir des solutions, y compris financières, à chaque nouvelle justification de fermeture mise en avant par la Mairie.
Enfin, si l’écologie nous impose de fermer la patinoire, cela n’a de sens que dans le cadre d’une politique écologiste volontariste (lutte contre la pollution de l’air, la pollution lumineuse, apaisement des déplacements dans la ville, désartificialisation des sols, aide à une alimentation de qualité à prix abordable, co-construction des politiques publiques, création de zones de fraîcheur …) avec un objectif d’amélioration de la vie des habitants.
La patinoire emblématique et ses très nombreux utilisateurs de tous âges ne doivent pas faire les frais du manque d’imagination de la mairie.
Pauline Rapilly-Ferniot, Remi Lescoeur