Les Papeteries de la Seine, installées au début siècle dernier, sont une véritable institution, marquant l’histoire industrielle et sociale de Nanterre. Elles sont aujourd’hui condamnées. Le groupe Smurfitt Kappa, propriétaire des 17 ha, ne souhaitant pas investir dans la modernisation de ce site revend le foncier.
Prenons garde… sur notre territoire le long de la Seine, d’Issy les Moulineaux à la Défense pas une seule usines n’a survécu… ni consécration culturelle, ni devoir de mémoire manifeste n’ont joué en faveur de celle qu’on qualifiait autrefois de « fleuron de la modernité ». La dernière à tomber en 2011 fut l’usine Gaupillat à Meudon.
Comment valoriser les potentiels fonciers et immobiliers d’une friche industrielle ? Comment fédérer les acteurs locaux autour des projets de reconversion ? Comment en garantir les conditions d’équilibre financier ? Autant de questions auxquelles doivent répondre les territoires confrontés à des problématiques de reconversion de friches industrielles.
Une méthodologie et une expertise sont essentielles… Elles doivent être mises en œuvre de manière indépendante. Les spécialistes de la question s’accordent à dire que ces sites sont de véritables livres d’histoire (histoire sociale, histoire architecturale, histoire des techniques).
Les orientations du SDRIF 2013 pour les quartiers des bords de Seine recommandent de : « Maintenir et renforcer le tissu industriel […] : Les zones d’activités telles que […] les Papeteries de Nanterre sont à protéger et pérenniser. » Malheureusement et depuis bien trop longtemps dans les Hauts-de-Seine, les mêmes acteurs sont toujours aux commandes, produisant toujours les mêmes effets désastreux et les citoyens, la plupart du temps, n’ont plus qu’à constater et se soumettre devant le déni de culture et l’entêtement de nos décideurs. Le SDRIF 2013, page 36 du chapitre « Propositions de mise en œuvre », recommande de : « Susciter le “réflexe patrimonial” dans les projets d’aménagement. Prendre en compte le patrimoine, […], consolide le sens des projets urbains […], il conviendrait de savoir ce qui peut ou doit être préservé et valorisé pour de nouveaux usages. Un observatoire régional du patrimoine industriel pourrait ainsi être créé. »
L’EPADESA a confié la reconversion du site en une « zone d’activités innovante » à l’agence Dubesset-Lyon et un diagnostic patrimonial réalisé par l’agence PA.Gatier. « Nanterre a la volonté de garder sa vocation industrielle à ce secteur de la ville », déclare son maire, Patrick Jarry, et propose la création d’un pôle économique autour des éco-industries.
Quel est le véritable avenir du site… ?
Difficile de le savoir, mais la préservation des sites industriels est une préoccupation citoyenne, et il est grand temps de prendre enfin conscience,
de prendre garde à ne pas effacer d’un trait l’identité d’un territoire.
Antoine Monnet