Plan de prévention du risque inondation
Le 16 décembre 2024, le préfet des Hauts-de-Seine a approuvé la modification de Plan de prévention du risque inondations (PPRI) du département. Il entérine ainsi la possibilité de construire des infrastructures de transport en zone rouge, là où le risque est le plus fort. Les associations de défense de l’environnement attaquent cet arrêté.

C’est la construction de la gare du Pont de Sèvres, destinée à accueillir la ligne 15 du Grand Paris Express, qui est à l’origine de cet arrêté. En 2014, la Société des Grands Projets a fait savoir qu’elle envisageait de construire une gare dans le lit majeur de la Seine. L’association pour le Cadre de Vie des Riverains du Pont-de-Sèvres (ACVPS), qui regroupe des riverains, à contesté ce choix, sans succès. En 2022, le tribunal constate que la construction est illégale mais sans interrompre les travaux… Il propose même de changer le règlement de façon à ce que ce type d’aménagement soit possible dans tout le département.
L’enquête publique
En septembre 2024, une consultation du public par voie électronique est organisée. Il s’agit d’une procédure simplifiée d’enquête publique, sans commission d’enquête, que nous contestons. Très peu médiatisée, celle-ci ne recueille que 8 avis, les associations de défense de l’environnement sont quasiment seules à s’exprimer : l’association ACVPS bien sûr mais aussi France Nature Environnement Ile-de-France, Environnement 92 et Val de Seine Vert. Toutes sont contre et soulignent l’impact de la modification. Au-delà de la gare du Pont de Sèvres, qui après quatre ans de travaux est en cours d’achèvement, tout le département des Hauts-de-Seine est impacté !
Le préfet conteste les arguments des associations et ne change rien à son projet.
Le recours
Malgré les dires du préfet nous considérons qu’il n’est pas possible de baisser la garde. Nous subissons depuis un an, partout en France, des inondations catastrophiques, le réchauffement climatique se fait de plus en plus sentir, nous avons besoin de protections solides et pas de mesures laxistes.
En 2023, déjà, la Mission régionale de l’autorité environnementale (MRAe) demandait de soumettre le projet à l’évaluation environnementale. Comme tout projet “susceptible d’avoir des incidences notables sur l’environnement et la santé humaine, notamment en ce qui concerne le risque d’inondation et la sécurité des biens et des personnes”.
Les associations ont donc décidé de déposer un recours pour faire annuler cette modification. Ce recours sera jugé au plus tôt en février 2026 et n’est pas suspensif. La gare du Pont de Sèvres doit ouvrir à la fin de cette année, souhaitons qu’aucune crue d’ampleur ne vienne perturber les réjouissances.
Luc Blanchard