Le plan de protection de l’atmosphère

L’enquête publique qui s’est déroulée du 26 février au 16 avril 2024 a montré que les objectifs de ce PPA n’étaient pas à la hauteur des enjeux.

Dioxyde d’azote NO2, moyenne annuelle

La commission d’enquête a donné un avis défavorable à ce plan, ce qu’avait d’ailleurs anticipé FNE Ile-de-France en signalant tous les multiples défauts de ce plan.

PPA 2025-2030

Ce plan de protection de l’atmosphère ne prend en compte que les émissions d’oxydes d’azote (NOx) émis principalement par les transports et les particules de 2,5 et 10 microns (PM) émises principalement par le chauffage.

La réduction des émissions de NOx n’est que de 2 % par rapport au plan précédent et celle des particules PM de 4 %, ce qui nous paraît bien trop faible pour un plan de protection de l’atmosphère.

Selon l’Observatoire de Santé d’Ile-de-France, les NOx et les PM sont responsables respectivement de 3680 et 6260 décès par an. La baisse de la pollution de l’air pour atteindre les seuils légaux actuels fera baisser un peu cette létalité. Mais en 2030, la Commission européenne vient de décider que les valeurs limites (VL) pour les polluants référencés seront divisées par deux quoiqu’encore très supérieures aux préconisations de l’OMS.

Ainsi avec les VL2030, 3,8 millions, 9,6 millions et 4,1 millions de Franciliens vivent en 2024 respectivement au-dessus pour les PM10, les PM2,5 et les NOx… Et toute la population francilienne en 2030 vivra au-dessus des valeurs limites préconisées par l’OMS.

Les oublis de ce plan de protection

Les transports routiers ou aériens et les modes de chauffages utilisant des composés pétroliers ou du bois émettent aussi des composés organiques volatils (COV) et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), classés par le Centre international de recherche sur le cancer, comme cancérogènes avérés.

à ces premiers oublis, s’ajoutent :

  • L’ozone (O3), néfaste pour l’agriculture et les humains qui la respirent. Elle est produite en été sous l’effet du rayonnement solaire avec comme précurseurs les oxydes d’azote et les COV et HAP.
  • Le gaz ammoniac, qui a pour source les élevages d’animaux (bovins, ovins, porcins), peu nombreux en Ile-de-France, mais surtout les engrais azotés très utilisés dans notre région pour fertiliser les champs. Ce gaz est irritant pour le système respiratoire, la peau et les yeux. Selon une agence européenne, il serait responsable de 9500 décès en France par an.
  • Les pesticides (herbicides, insecticides, fongicides), notre pays est celui qui en utilise le plus en Europe. Les différents plans « Phyto » développés par le ministère de l’Agriculture n’ont jamais été suivis d’effets, au contraire puisque la consommation augmente continuellement.

Les lobbys économiques sont à l’œuvre tant à Bruxelles (constructeurs automobiles, pétroliers, syndicats agricoles) qu’en France pour ralentir la mise en place des mesures permettant de réduire les pollutions Notre pays préfère guérir que prévenir malgré les coûts socio-économiques que cela implique, 100 milliards d’euros par an non couverts par des dépenses pour la France entière.

Michel Riottot

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