Créée en 1992, grâce à la pugnacité de Roger des Prés et à la réussite de ses actions culturelles, sociales, écologiques, pédagogiques et expérimentales, la Ferme du Bonheur de Nanterre est aujourd’hui une référence incontournable de la nature en ville et de l’agriculture urbaine (cf. #110, février 2024).

Depuis 2008 et le projet de Parc rural expérimental intitulé la Fabrique du Pré (inspiré d’un poème de Francis Ponge), l’association de Roger des Prés, Paranda Oulam, exploite plus de quatre hectares appelés le Champ de la Garde ou Terrasses 3-5 de la Zac Seine-Arche de Nanterre.

Afin de préserver et valoriser le travail de la Ferme du Bonheur, la Préfecture des Hauts-de-Seine, le Conseil départemental du 92, la Ville de Nanterre et Paris la Défense ont confié en 2022 une mission de médiation à Patrick Bouchain, grand prix de l’urbanisme et fondateur de la Preuve par 7, débouchant sur la création de l’association Le Pré qui a pour objet de « promouvoir une gestion rurale des espaces urbains œuvrant pour la transition écologique et sociale ».

L’axe historique, dessiné par André Le Nôtre au XVIe siècle, qui relie les Tuileries à la Seine, en passant par l’Arc de Triomphe et l’Arche de La Défense vient buter contre les 14 hectares de friches au cœur de la ZAC avant de rejoindre le Parc du Chemin de l’Île. C’est sur cet immense espace complexe d’infrastructures souterraines (A14, A86, bretelles d’insertion), terrestres (voies ferrées) et aériennes (viaduc du RER), fait de remblais, de gravats, de talus, de trémies, que la société Ilex a imaginé le projet du Delta Vert favorisant les continuités écologiques.

L’association Le Pré a engagé un cycle de réflexions concernant le Champ de la Garde avec les associations locales ACRI Liberté, NPSE et Collectif Seine-à-Seine Environnement, Naturellement Nanterre et France Nature Environnement Hauts-de-Seine.
Aujourd’hui en phase avant-projet, les travaux sont prévus jusqu’en 2030.

Didier Valon