Le Grand Débat National

Le Grand Débat National ouvert en janvier est l’occasion pour les écologistes d’exposer leurs doléances. Elles sont nombreuses ! Val de Seine Vert a répondu aux questions posées sur « La transition écologique » et « La démocratie et la citoyenneté ». Nous sommes également sortis du cadre pour indiquer, par exemple, que les votes à la proportionnelle pouvaient aussi concerner les communes. La question sur la proportionnelle n’était posée que pour trois élections : législatives, régionales, départementales ! Allez savoir pourquoi.

Il est probable que si le Grand Débat avait été mené par la Commission nationale du débat public ce type de bourdes aurait pu être évité, mais le gouvernement a souhaité garder la main, ce qui n’est pas de bon augure pour la suite. Pourtant, nous avons tout de même voulu participer.

Nous avons dit que les questions sociales et environnementales étaient intimement liées et qu’il fallait redonner du pouvoir d’achat aux Français en leur permettant de réduire leurs dépenses. Économies d’énergie, limitation des déplacements contraints, contrôle du prix des loyers… D’un mot, que les solutions pour limiter le réchauffement climatique passent par plus de sobriété.

VDSV

© atelier siioux - ATD Quart Monde

© atelier siioux – ATD Quart Monde

Et les plus démunis ?

«La civilisation, c’est se rassembler autour du plus faible, la barbarie, c’est se regrouper derrière le plus fort », la formule – entendue à ATD Quart Monde – est lapidaire, l’auteur en est incertain, mais n’exprime-t-elle pas le désarroi de notre société technologique et les désillusions de nos démocraties ?

Par exemple, des « responsables » politiques ou autres s’étonnent que tant de sans-abri ne contactent jamais le SAMU social au 115. Mais aujourd’hui, alors qu’il n’y a plus de cabines téléphoniques dans les rues, sait-on quelle proportion d’entre eux dispose d’un téléphone mobile, doté d’un forfait valide puisque le 115 n’est pas considéré systématiquement comme un numéro d’urgence accessible gratuitement. Le téléphone mobile aujourd’hui – et demain l’accès à internet par le smartphone – est-il est un droit de l’homme. Si oui, il faut être cohérent et en tirer les conséquences. En outre, nombreux sont les plus faibles, plus pauvres ou plus vieux, qui ont de graves problèmes de vue, rarement diagnostiqués et mal corrigés ou appareillés étant donné la difficulté d’accès et le coût des services ophtalmologiques.

Aujourd’hui, l’évolution vers le tout numérique a pour effet qu’à l’illettrisme, à l’analphabétisme et aux inégalités d’accès aux droits en général s’ajoute désormais une nouvelle source d’exclusion, la « fracture numérique ». Fondamentalement, la question est la même que pour l’écologie : quel est le prix du progrès et qui le paie le plus ?

Parce que, comme toujours, notre république se soucie peu des exclus et le Grand Débat National en est un nouvel exemple. Seules les associations, notamment celles de défense des droits de l’homme, peuvent aller vers eux et faire entendre leur voix, parce que démocratiser le monde numérique est un formidable défi qui ne peut être relevé que sous l’enseignement des plus démunis eux-mêmes.

Philippe Larminie

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