Le CDT Grand Paris Seine Ouest

Le Grand Paris s’est créé autour d’un projet de métro, c’est-à-dire d’un transport en commun lourd. Les futures gares sont donc de toute première importance. Par la loi du Grand Paris, l’État a décidé que, dans des périmètres dits stratégiques desservis par ce métro, l’aménagement urbain se fera par des contrats de développement territorial (CDT) négociés entre l’État et les collectivités territoriales du secteur. Dans ces « zones franches » la loi commune ne s’applique plus, « l’intérêt national » justifie les expropriations et les projets s’imposent au Schéma directeur de la région Île-de-France.

Jusqu’à présent, il y avait trois CDT dans les Hauts-de-Seine, il y en a maintenant quatre puisque GPSO (Grand Paris Seine Ouest), qui disposera de 3 nouvelles gares, a annoncé le sien en mars. Alors de quoi s’agit-il ? Si l’on en croit les projets qui fleurissent en bord de Seine, nous fonçons tête baissée dans un mur.

À Issy-les-Moulineaux, c’est un projet délirant de trois tours, presque aussi hautes que la tour Montparnasse. Sur l’île Seguin, le projet Jean Nouvel a du plomb dans l’aile mais c’était cinq tours de bureaux d’une centaine de mètres de hauteur qui étaient prévues. À Sèvres, Meudon et Issy c’est le projet, d’un autre âge, d’élargissement de la RD7 à 4 voies et de bétonnage des berges qui est en cours de réalisation. On apprenait récemment que la vitesse autorisée pourrait passer de 50 à 70 km/h ! Voilà pour les projets phares, mais le CDT englobe aussi l’axe historique Paris-Versailles, le fameux fort numérique d’Issy-les-Moulineaux…

Et bien soyons clairs, ce n’est pas le Val de Seine que nous voulons. Nous avons besoin de logements pas de tours de bureaux. Nous voulons sauvegarder notre qualité de vie et donc résister au bétonnage des berges de Seine. Nous payons déjà un trop lourd tribut à l’automobile et nous voulons qu’elles cessent d’accaparer l’espace public.

Pour toutes ces raisons, ce CDT ne nous plaît pas, il n’est pas dans une perspective de ville durable.

Luc Blanchard

Share

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.


2 × = six