Le CSSM (Comité de sauvegarde des sites de Meudon) avait en 2020 entrepris un recours contentieux contre le projet DBS de
130 000 m2 de bureaux. Ce recours a été une des causes de l’abandon de DBS en 2021 au profit d’un nouveau projet «Vivaldi» moins dense, conçu par Bouygues Immobilier. Le CSSM s’est associé à cinq autres associations pour s’opposer à ce nouveau projet. Le CSSM a contribué
fortement à la pertinence des recours, notamment par le recours contre l’autorisation (« agrément ») de bureaux.
Le CSSM a eu un rôle moteur pour obtenir une réduction des hauteurs et ainsi une meilleure insertion dans le site.
Le CSSM a demandé aux maires de Boulogne et de Meudon une meilleure protection de l’ensemble de la vallée de la Seine et a obtenu qu’une concertation soit lancée concernant le lotissement très dense prévu sur le coteau
du CNRS à Meudon qui domine l’île.
Un « protocole transactionnel d’accord.» a été signé le 6 avril dernier avec le promoteur, la SPL (Société publique locale d’aménagement) et les six associations.
Il a été obtenu :
– la réduction des constructions : de 130 000 m2 (projet DBS), puis
118 000 m2 (projet initial Vivaldi),
à 100 000 m²
– la réduction des hauteurs des immeubles
– la suppression de la Halle qui permet l’agrandissement du parc aménagé
côté Meudon ;
– un plan de végétalisation de l’île incluant l’ensemble des espaces du domaine public sur les parties amont (Emerige), centrale (Bouygues Immobilier) et aval ( Seine musicale), les promoteurs emploient le terme abusif « d’île jardin »
– un comité de suivi pour une mise
en œuvre effective des engagements
Peut-on se féliciter de ce résultat ? Ce n’est pas sûr :
– la boucle de la Seine sera irréversiblement dégradée
– la construction de 100 000 m2 de bureaux ne paraît pas justifiée alors que le stock de bureaux vacants est en accroissement dans les Hauts-de-Seine
– la suppression de la Halle, lieu de mémoire consacré à Renault, demandée par les autres associations, est contestable alors que le bâtiment apparaissait respecter le site
– la concertation sur le projet de lotissement du CNRS à Bellevue n’a pas démarrée
Cela ne suffira probablement pas à éponger la lourde dette de la SPL qui repose sur les contribuables.
Les réalités économiques s’imposent à tous et une nouvelle adaptation pourrait concerner la partie centrale de l’île comme
sa pointe amont.
Christian Mitjavile