Île Seguin, nouveaux recours

L’histoire mouvementée de l’aménagement de l’île Seguin, à Boulogne-Billancourt, connaît de nouveaux développements. Suite à l’enquête publique, l’été dernier, deux permis de construire ont été accordés par la ville, ils sont attaqués par plusieurs associations.

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Depuis la fermeture des usines Renault, en 1992, de très nombreux projets d’aménagement se sont succédé. Les associations de défense de l’environnement implantées sur le Val de Seine ont bataillé sans relâche afin d’éviter le pire. On se souvient, en particulier, du projet calamiteux de Jean Nouvel qui proposait de construire cinq tours sur l’île Seguin.

En 2015, Val de Seine Vert formulait une série de propositions conduisant l’année suivante à un protocole d’accord avec la ville et l’aménageur ainsi qu’au retrait de notre recours contre le Plan local d’urbanisme. Très critiqué, à l’époque, cet accord servit de base à la médiation organisée en 2018 sous l’égide du tribunal de Cergy-Pontoise et qui aboutit, en décembre 2018, à un nouveau protocole signé cette fois par les principales associations de terrain (Vivre à Meudon, Boulogne environnement, Action Environnement Boulogne-Billancourt et Val de Seine Vert).

L’enquête publique

Par la suite, le groupe Bolloré, qui souhaitait acquérir la partie centrale de l’île, se retira et un groupe de promoteurs élabora un nouveau projet. Il fut présenté au public lors d’une enquête publique qui se déroula durant l’été 2020, en pleine crise sanitaire. Alors qu’à l’époque tout le monde semblait d’accord sur le fait qu’il fallait changer de braquet et ne plus reproduire les erreurs du passé, le projet présenté apparaissait comme tristement banal et clairement dépassé. Sous l’impulsion de nouveaux acteurs associatifs une mobilisation s’organisa qui aboutit à la « déclaration de l’île Seguin » qui réclamait de faire de l’île une « île verte ».

Un nouvel épisode judiciaire

Sans tenir compte des critiques, la ville de Boulogne-Billancourt accorda en novembre 2020 deux permis de construire autorisant la construction de 130 000 mètres carrés de surface de plancher comprenant cinq immeubles d’une hauteur atteignant 38 mètres et un de 59 mètres. Dès le mois de décembre, le Comité de sauvegarde des sites de Meudon déposa un recours gracieux critiquant la manière dont s’était déroulée l’enquête publique et les impacts très négatifs du projet présenté. Il fut suivi dans les premiers jours de janvier d’un autre recours rédigé par l’avocat Louis Cofflard au nom de trois associations : Environnement 92, Nous sommes Boulogne et La Seine n’est pas à vendre. Plus juridique, ce dernier recours vise le manque de prise en compte des impacts paysagers et l’absence de permis d’aménager, obligatoire dans le périmètre de sites patrimoniaux. Si ces recours gracieux n’aboutissent pas, ils pourraient être suivis, dans les prochains mois, de recours contentieux.

Luc Blanchard

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Enquête publique sur l’Île Seguin 50 % d’avis favorables, vraiment ?

Intrigués par l’éditorial du maire de Boulogne (dans le BBI, journal municipal) où il déclarait que les avis « des Boulonnais » étaient majoritairement positifs, nous avons analysé finement les 448 avis qui ont pourtant disparu du site quelques minutes après la fermeture de l’enquête sans que les citoyens puissent y accéder !

Remarque : il n’y a aucun moyen de distinguer les Boulonnais des autres internautes sauf pour les quelques personnes (26/448) qui ont déclaré explicitement habiter à Boulogne ! Après avoir relu tous les avis, on trouve objectivement :

298 avis défavorables, 119 favorables et 31 indécis. 119 sur 448 soit 26 % ! On est loin de la majorité annoncée par le Maire ou des 51 % annoncés page 20 du BBI n° 489.

Si on descend plus finement dans ces résultats, seuls 55 avis sur 448 sont signés, 22 par des particuliers et 33 par des associations. Seuls 2 avis signés sont favorables au projet et 52 lui sont défavorables dont les 33 associations.

Concernant les dates, de très nombreux avis reprochent le choix d’une enquête au milieu de l’été… Du 14 au 31 juillet, il y a eu 105 avis émis, tous défavorables au projet sauf 4.

La dernière des 10 semaines de l’enquête – du 27 août au 2 septembre, au retour des vacances – , il y a eu une poussée de fièvre avec 147 avis (94 défavorables, 55 favorables). Cela montre bien que les internautes voulaient donner leur avis mais pas depuis la plage…

À quoi sert une enquête publique si les résultats sont si drastiquement déformés ?

Remi Lescoeur

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