La certification établie par la société BG Ingénieurs Conseils nous garantit que le projet d’aménagement prend correctement en compte la problématique de pollution du terrain et du sous-sol de l’île Seguin, mais nos enfants pourront-ils vraiment jouer sans danger dans le jardin paysager ?
L’Île Seguin a accueilli une partie des usines Renault de Boulogne-Billancourt, dont l’activité a cessé administrativement en 1992. Les premières investigations de pollution des sols, réalisées en 1993 par le BRGM, ont révélé des pollutions dans les sols et les eaux souterraines de l’île par des hydrocarbures totaux (HCT), des métaux lourds, des phénols (BTEX) et des composés organiques volatils (COHV) ainsi que des dépassements significatifs des valeurs de bruit de fond (seuils du CIRE) sur le mercure, nickel, cuivre, plomb et zinc. Des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sont également détectés sur l’ensemble des échantillons.
Ces constats ont conduit à l’arrêté préfectoral du 18 octobre 2006 qui prescrit à la société Renault les mesures de réhabilitation de l’Ile Seguin et impose la réalisation d’évaluations détaillées des risques. En 2009, le STIIIC (Service technique interdépartemental d’inspection des installations classées) validait ces mesures de réhabilitation pour le compte de la Préfecture des Hauts de Seine. Toutefois, étaient exclues et interdites, la réalisation de jardins potagers ou fruitiers destinés à l’alimentation humaine et toutes activités agricoles ou maraîchères.
Différentes campagnes d’études de pollution ont été réalisées par la SPL Val de Seine Aménagement entre 2014 et 2018 pour permettre d’anticiper et d’évaluer le devenir des terres polluées lors des futures opérations d’aménagement. Les résultats de ces reconnaissances ont permis d’identifier deux sources de pollution résiduelles sur le jardin et la promenade sud (zones de sondage S2 et S30) non conformes aux objectifs de réhabilitation fixés par l’arrêté préfectoral de remise en état de l’Île Seguin du 18 octobre 2006. C’est pourquoi dans son courrier « Attestation d’engagement » en date du 28 avril 2022, la SPL Val de Seine Aménagement s’engageait à gérer les sources de pollution identifiées de sorte à garantir la compatibilité du sous-sol avec l’aménagement projeté ainsi que toute découverte de pollution, lors des travaux, susceptible de remettre en cause la compatibilité du terrain avec les aménagements prévus ou ne respectant pas les objectifs de réhabilitation fixés dans l’arrêté préfectoral du 18 octobre 2006. De fait, elle s’engageait également à mettre en place les Plans régionaux d’élimination des déchets (PREDMA, PREDD, PREDEC) en cohérence avec le Schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie d’Ile-de-France (SRCAE). Val de Seine Vert demande de quelle nature sont « les mesures de gestion complémentaires, non communiquées aujourd’hui » qui doivent être envisagées par la SPL Val de Seine Aménagement sur les zones S30 et S2 avant la réalisation des travaux du permis d’aménager n° PA 9201 24 0001 déposée le 12 mars 2024.
Didier Valon