Paul Varry est mort à 27 ans tué par un automobiliste qui semble avoir sciemment fait le choix de le percuter alors que celui-ci était descendu de son vélo. S’il prétend avoir perdu la maîtrise de son véhicule, cela signifie que ces SUV sont impossibles à contrôler. Paul Varry était un militant du vélo. C’est un militantisme ingrat perçu comme une menace par certains automobilistes.
Val de Seine Vert s’associe aux hommages qui lui sont rendus.
Nombreux sont les cyclistes tué·e·s dans des « accidents » avec des automobiles et des camions qui ne leur laissaient aucune chance. La pratique cycliste a pris un essor considérable depuis le confinement. Les pistes se sont alors multipliées, tout le monde voyant l’intérêt sanitaire de ne pas être constamment dans des transports en commun et de rester en mouvement. La piste cyclable sécurisée acte l’impossible « partage » de la voirie. L’usage d’une piste cyclable par un automobiliste « pressé » est un grand classique, la mise en cause des cyclistes en est un autre. La plupart des automobilistes sont constamment en infraction. Il suffit d’observer un tronçon de rue pendant quelques minutes pour relever des dizaines de comportements dangereux et interdits. On s’installe pour décharger sur n’importe quelle piste cyclable, camions écrasant les plots, les warning semblant dédouaner l’infraction. à Paris où la circulation est limitée à 30 km/heure, on doit pourtant assurer la sécurité des passages des familles aux entrées et sorties scolaires vu le danger permanent. Les voitures franchissent les lignes jaunes pour dépasser les bus. Les scooters et motos occupent avec constance les sas vélos devant les feux rouges ignorant l’interdiction qui leur en est faite. L’automobiliste rétorquera que des cyclistes ne suivent pas, non plus, le code de la route. La seule différence ce sont les 17 kgs du vélo comparés aux 2000 kgs en moyenne d’un SUV.
La voiture individuelle squatte l’espace public dans des proportions spatiales colossales. Il faut se réapproprier nos rues, libérer les garages et faire contribuer chaque automobiliste à la mixité et à la rénovation des espaces des mobilités.
Frédéric Puzin