Forêts domaniales périurbaines Stop à la surexploitation

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Coupe massive en cours actuellement à Sèvres, en forêt de Fausses-Reposes : selon ce panneau, la coupe concerne la parcelle 107 – mais on voit sur place que d’autres parcelles sont également impactées. C’est un énorme chantier qui durera six mois ; commencé en octobre dernier, il ne s’arrêtera pas avant fin mars, pour un prélèvement annoncé de 440 m3 ! Fausses-Reposes, forêt domaniale, a été classée en 2007 forêt de protection. Ce chantier n’est pourtant en aucune façon une opération d’entretien de la forêt : conduit par la SARL EXTRAF qui commercialise du bois de chauffage, c’est une exploitation commerciale de la forêt, au voisinage des habitations à Sèvres et à Chaville.

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Les forêts domaniales d’Ile-de-France (forêts publiques) représentent 72 500 ha soit : 50 massifs prestigieux d’histoire, 6 % de la surface de la région Ile-de-France. Elles accueillent 80 millions de visiteurs par an et sont véritablement le « poumon » de 13 millions de Franciliens.

Ces forêts sont gérées par l’ONF (Office National des Forêts) établissement public à caractère industriel et commercial créé en 1964.

Jusqu’aux années 2000, elles ont été respectées et exploitées modérément ; elles possèdent encore un certain nombre de vieux arbres et des caractères exceptionnels.

Mais récemment, suite aux différents Grenelle de l’environnement mais aussi aux coupes budgétaires, l’ONF pressée par l‘État de produire de plus en plus de bois et de générer des recettes financières, prévoit de récolter 21 millions de m3 de bois supplémentaire d’ici 2020. L’ONF adapte la gestion à l’objectif de son cahier des charges défini en 2011 : objectif de rentabilité immédiate sans autre considération.

Les nouveaux plans de gestion 2010-2024, mis en place et validés au fur et à mesure par les communes concernées sans aucune concertation avec les citoyens, montent en puissance et se heurtent à l’incompréhension et l’inquiétude d’un public révolté d’assister à des coupes de plus en plus importantes.

La transformation du paysage de ces forêts périurbaines dont le rôle premier est une fonction sociale et patrimoniale est alarmante. En conséquence, l’offre diversifiée d’espaces naturels et de loisirs, la protection des ressources en eau et la réduction des risques d’inondation, la préservation de la biodiversité et l’épuration de l’air (fixation du carbone de l’air) que représentaient nos forêts périurbaines, vont changer.

Les citadins d’Ile-de-France se sont approprié ces forêts souvent proches de chez eux de façon vitale.

Aujourd’hui, l’ONF face à ces 80 millions de visiteurs annuels trouve pour calmer ce public attentif à son environnement des mots… comme : « gestion durable et multifonctionnelle de nos forêts », « préservation de la biodiversité », soins accordés aux chantiers d’exploitation, communication vers le public, prélèvements raisonnés et accords avec les communes. Produire plus de bois tout en préservant la biodiversité. Offrir une forêt accueillante.

Mais la situation n’est plus tenable : car de plus en plus nous voyons dans nos forêts — Meudon, Fausses Reposes, la Malmaison, Saint Germain, Montmorency etc. — des coupes de plus en plus sévères, parfois à blanc !

Pratiquement tous les gros chênes et châtaigniers (les vétérans de nos forêts) seront coupés !

Quelles sont les solutions ?

1. Moratoire immédiat des plans de gestion

2. Reconnaissance de la forêt périurbaine par un statut juridique (espaces naturels ou parc régional forestier)

3. Reconnaissance de l’ONF comme gestionnaire d’espace naturel à part entière (forêts périurbaines) ; l’ONF doit être expressément habilitée à gérer ces forêts de façon spécifique par une nouvelle gouvernance

4. Classer en forêt de protection l’ensemble de ces territoires

5. Établir à long terme une stratégie spécifique de gestion durable de ces forêts afin d’augmenter le stock de carbone

6. La reconnaissance comme puits de carbone de ces forêts périurbaines.

Louis Vallin,
conseiller municipal à Vaucresson et paysagiste

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