Conclusions du Grand Débat 

une minute pour la transition écologique

Le Grand Débat a permis de faire des propositions sur le thème de la transition écologique mais celles-ci sont absentes des conclusions du Président de la République.

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Si ce thème a finalement été débattu, le premier « axe majeur » du gouvernement censé aborder cette question était « Comment mieux accompagner les Français dans leur vie quotidienne pour se loger, se déplacer, se chauffer ? ». Les mots d’environnement, d’écologie étaient absents des 4 thèmes. La transition écologique est apparue sous plusieurs questions pour le moins orientées, où impôts, taxes, remplacements des chaudières et automobiles sont omniprésents. On suggère un renvoi de l’élaboration de solutions au niveau local plutôt que national, ce qui évite de légiférer et donc les contraintes. On relève un souci sur la possible pénalisation de nos industriels par rapport à leurs concurrents s’ils devaient être plus vertueux et un appel à la « science » qui laisse penser, pour les rédacteurs, qu’une large partie des préoccupations écologiques sont plus affectives que raisonnées. Manifestement les axes majeurs et les questionnaires du débat n’ont pas été pensés par des personnes soucieuses de l’urgence climatique.

Le premier discours d’Emmanuel Macron, non prononcé pour cause d’incendie de Notre-Dame, ne faisait aucune part à la transition écologique.

Les questions apparues au lancement du Débat laissent pantois :

  • « Comment finance-t-on la transition écologique : par l’impôt, par les taxes et qui doit être concerné en priorité ? »
  • « Comment rend-on les solutions concrètes accessibles à tous, par exemple pour remplacer sa vieille chaudière ou sa vieille voiture ? Quelles sont les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier ? »
  • « Quelles sont les solutions pour se déplacer, se loger, se chauffer, se nourrir, qui doivent être conçues plutôt au niveau local que national ? Quelles propositions concrètes faire pour accélérer notre transition environnementale ? »
  • « Comment garantir scientifiquement les choix que nous devons faire à cet égard ? Comment faire partager ces choix à l’échelon européen et international pour que nos producteurs ne soient pas pénalisés par rapport à leurs concurrents étrangers ? »

Convention citoyenne

Dans sa conférence de presse du 25 avril, Emmanuel Macron, en une minute, déclare vouloir une taxe carbone aux frontières et une « finance verte plus ambitieuse ». Il veut également « présider de manière régulière un Conseil de défense écologique ». Une idée portée par Nicolas Hulot.

Le président estime qu’« on a beaucoup de solutions mais trop complexes et peu utilisées », Emmanuel Macron veut la création d’une « convention citoyenne de 250 personnes tirées au sort, qui aura pour mission de travailler sur ce sujet, définir d’autres mesures incitatives ou contraignantes et proposer des financements pour ce faire ». Rien de bien engageant. La transition écologique n’a donc duré qu’une minute. Il faut noter l’absence de questionnements nourris de la presse sur ce sujet comme si l’absence de prise de conscience de l’urgence climatique était trop bien partagée.

Frédéric Puzin

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