ça commence à bien faire !

Ile Seguin

On se souvient de cette remarque de Nicolas Sarkozy en 2011, juste après le « Grenelle de l’environnement ». Sa stupéfaction et son refus qu’une politique environnementale puisse apporter quelques contraintes aux pollutions agricoles.

Toujours aujourd’hui, les renoncements à la cause environnementale s’accumulent. Le président Macron annonce qu’il va tenter de faire supprimer la directive européenne sur le devoir de vigilance. Cette directive qui impose aux entreprises des règles en matière de respect de l’environnement et des droits humains dans toute leur chaîne de production. Pour certains dirigeants européens comme pour nombre de grands patrons, c’est un frein inacceptable dans un contexte de concurrence mondiale. Le problème n’est pas cette directive, mais plutôt le laisser-aller global qui a conduit à des importations massives de produits à bas coûts, fabriqués dans des conditions inhumaines, voire par des enfants ou des prisonniers politiques.

L’arrêt du chantier de l’A69 par la justice, considérant qu’il n’y a pas de nécessité impérieuse à le réaliser, est remis en cause par des élus et par l’Etat qui considèrent les décisions de justice comme acceptables seulement si elles ne mettent pas en cause leurs actions. La plupart de leurs « projets » consistent à couler du béton , toujours plus de béton sur des terres agricoles, des forêts, des sites remarquables.

Et cette fuite en avant est continuelle parce que leur système économique le réclame : il faut toujours plus de grands travaux, d’aménagements routiers qui puissent être profitables plutôt que de vrais investissements dans la rénovation du réseau ferré des régions, qui, il est vrai, ne rapporte pas de dividendes. Et quand on construit une gare du Grand Paris Express en zone inondable et dans une des villes les mieux dotées de France en transports en commun, on s’empresse de décréter des exemptions pour permettre de continuer coûte que coûte.

Plus près de nous, dans un département déjà très dense au niveau des constructions, les bureaux continuent de s’élever malgré leur équilibre financier plus qu’incertain. On sait que les investisseurs ne se bousculent pas pour assurer le financement des 100 000 m2 de bureaux prévus sur l’Île Seguin.

Nous nous réjouissions lorsque, rarement, un de nos arguments « écologiques » portait. Nous avions constaté un réveil de la conscience écologique, mais aujourd’hui force est de constater que le penchant productiviste et bétonneur dicte toujours sa loi.

Frédéric Puzin

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