L’avenir du site de l’ONERA à Meudon

Le projet de départ de l’ONERA de son site historique, à la lisière de Meudon et de sa forêt, est évoqué depuis des décennies, au cours desquelles les réflexions se poursuivaient sur l’avenir de ce site, à la fois morceau de l’ancien domaine royal de Meudon et berceau des débuts de l’aviation européenne.

Crédit photo : GPA

Dans ce vallon de treize hectares, ce sont aujourd’hui des centaines de beaux arbres qui entourent des bâtiments témoins de l’histoire de l’aéronautique, parmi eux l’emblématique Grande Soufflerie, bâtiment des années 30 unique en son genre, classé depuis un quart de siècle.

Le Grand Paris a bouleversé les rêves de ceux qui imaginaient une mise en valeur de ce site exceptionnel en annonçant en 2023 que l’ONERA devait rejoindre le plateau de Saclay. Dès lors, l’Etat, propriétaire des lieux, a coupé court aux réflexions en confiant à l’établissement public Grand Paris aménagement la création d’une zone d’aménagement concerté. La construction de plusieurs centaines de logements est aujourd’hui évoquée. Il n’est en revanche pas question de la nécessité, pourtant vitale, de prioriser la préservation de l’environnement.

Les associations ont participé avec bonne volonté l’an passé à la concertation obligatoire précédant la création de la ZAC, tout en soulignant le caractère quasi confidentiel de cet exercice ne réunissant qu’un peu plus d’une centaine de meudonnais. Elles ont rappelé leurs exigences : oui à des logements nouveaux, oui à des activités, mais non à l’abattage des grands arbres, non à la construction hors des zones déjà artificialisées, non aux hauteurs excessives, non à une architecture qui dénaturerait le caractère du site. En dépit de premières déclarations rassurantes de principe, le projet présenté par l’aménageur en octobre 2024 soulève de fortes inquiétudes. Le ministère de l’économie et des finances a publié un appel à projet pour la reprise de la Grande Soufflerie, dont on ne connaîtra le résultat qu’à la fin du premier semestre 2025. Or, de ce résultat dépendra en grande partie tout l’aménagement du site.
Une véritable concertation doit être organisée et permettre d’entendre tous les points de vue, non seulement la nécessité de construire pour les franciliens, mais aussi de ne plus sacrifier la beauté,
la nature, l’espace et le vivant.

Marie-Hélène Debart

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