Le square Carrier-Belleuse à Sèvres fait peau neuve, mais se mettre à la place des enfants, de leurs parents et accompagnants est une tâche insurmontable pour GPSO.

C’était un grand square, classique, avec balançoires et toboggan, bac à sable et petits chemins pour apprendre le vélo. L’intercommunalité Grand Paris Seine Ouest et le maire de Sèvres ont décidé de diminuer sa surface des deux tiers pour permettre d’évoquer la présence de l’ancien Ru de Marivel par la création d’un bassin naturel alimenté par captage de la source Saint-Germain. Une descente d’escaliers, digne de « Potemkine », complète le décor.

Les petits sont exclus

Ce square était le principal de la Ville. Il a potentiellement plus de 2000 usager·e·s. Il est désormais composé de gros éléments de bois, genre greenwashing. Les rondins sont glissants, l’accompagnement parental est indispensable, on est loin du square où on peut voir les petits courir et jouer, en s’asseyant, pour un court temps, sur un banc. Les enfants jusqu’à trois ans sont les grands exclus. Les deux plus hauts toboggans sont compliqués
à atteindre pour les plus jeunes et les plus timides au niveau moteur, c’est une paroi d’escalade, pas un escalier, plus aisé à grimper. Il devrait y avoir au moins deux voies d’accès aux activités en hauteur, une directe et facile, une pour les essais d’acrobatie des enfants. Mais c’est une philosophie de Kompan, le fabricant, comment transformer un square de jeux pour enfants en parcours Hébert.

Le sol de l’aire enfant est composé de copeaux de bois. Le sable a disparu, il est pourtant indispensable aux plus petits, particulièrement quand ils peuvent rester assis avant la marche.

Normalement, dans des communes impliquées, on peut ouvrir et fermer les squares pour éviter les dégradations et les déchets. Pas d’eau non plus, indispensable aux jeux de sable. Elle a disparu, sinon en brumisateurs.

Les balançoires ne sont que 4 et dangereuses car au milieu des déplacements. L’espace « ados » est uniquement dévolu au basket avec plusieurs paniers à différentes hauteurs fixés sur une sorte d’arbre métallique au centre de l’espace. Le poteau central devrait être protégé par des boudins de mousse. Là il est en acier avec des côtés saillants.

Ma petite-fille, 4 ans et demi, avec un vocabulaire que je ne lui connaissais pas, m’a dit, en découvrant le square : « C’est pas ouf ouf ».

Frédéric Puzin