Un plan Climat insuffisant à GPSO

Le premier plan se termine, il est urgent de le renouveler, mais avec plus d’ambition.

Les PCAET sont élaborés par les collectivités territoriales de plus de 20 000 habitants afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) à la demande de la Loi sur la transition énergétique pour la croissance verte de 2015. Ils ont pour ambition d’abaisser les émissions de GES selon trois étapes pour suivre les directives européennes : – 20 % en 2020, – 40 % en 2030 et – 75 % en 2050 par rapport à 1990.

Les trois Scopes

La loi demande de comptabiliser les émissions directes des ménages ou Scope 1 (combustion des carburants pour le chauffage et les véhicules particuliers), les émissions de la production intérieure de biens et de services ou Scope 2 (hors exportations) et, en option, les émissions associées aux biens et services importés ou Scope 3 (émissions indirectes).

Le PCAET de l’intercommunalité  Grand Paris Seine Ouest (GPSO) élaboré à partir de 2018 et validé en 2020 est résolument optimiste puisque l’évaluation de son empreinte carbone est de 4,64 teqCO2/hb mais il ne prend pas en compte les importations ni les déplacements en dehors du territoire. Plus surprenant encore, le document « Evaluation environnementale stratégique » indique que la stratégie choisie ne permet pas d’atteindre les objectifs nationaux et justifie des écarts parfois importants comme dans les transports où la réduction en 2050 ne sera que de 49 % pour 70 % prévus par l’Etat et de même pour la consommation énergétique qui ne sera réduite que de 42 % pour 50 % demandés par l’Etat.

Une stratégie pour atteindre les objectifs

Comparé au PCAET de Paris, de la MGP, de Saint Quentin-en-Yvelines dont l’empreinte carbone est le double ou le triple de GPSO ! L’évaluation des émissions de GPSO est incompréhensible d’autant que, consciente de cette différence, la collectivité clame son excellence. Ne pas prendre en compte les importations de biens industriels, de consommation courante et agricole ainsi que les déplacements hors du territoire est une erreur importante. Les collectivités métropolitaines et parisiennes ont intégré ces contraintes et déploient une stratégie de réduction.

Le PCAET de GPSO se termine en 2025, il va donc être nécessaire d’en élaborer un autre pour atteindre les objectifs 2030 et 2050 fixés par l’Etat. Un bilan le plus complet possible devra être dressé, ce qui manque souvent dans les plans que nous voyons passer, mais surtout il faudra définir une stratégie qui colle avec la réalité de la collectivité. Cela ne veut pas dire que rien n’a été entrepris, on peut noter pour les logements les réseaux de chaleurs chauffés par Isséane à Issy-les Moulineaux et Boulogne-Billancourt, les réseaux de géothermie profonde à Meudon-la-Forêt, la géothermie de faible profondeur à Issy-les-Moulineaux (bâtiments municipaux et Fort d’Issy), la construction de logements mieux isolés thermiquement. Des projets sont également à l’étude comme à Chaville, Sèvres et Ville d’Avray (cf. #112).

Le PCAET 2026-2030 devra être plus ambitieux et coller davantage aux objectifs de l’Etat sachant que le réchauffement climatique a lui aussi accéléré, la prévision d’une augmentation de la température moyenne de + 2°C en 2100 risque d’être atteinte dès 2035. Son élaboration avec une participation active des citoyens devrait éviter les écueils du précédent plan.

Michel Riottot

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