Avis de Val de Seine Vert sur le règlement local de publicité intercommunal de Boucle Nord de Seine

Publicité et piste cyclable La publicité est une occupation de l’espace public par des intérêts privés. Il n’y a qu’une logique marchande à la concentration des dispositifs publicitaires.

Notre association n’est pas opposée à la communication sur des produits et des offres.

Nous considérons que la stratégie des entreprises d’affichages est de saturer l’espace public avec leurs supports.

Ces entreprises veulent multiplier les écrans et panneaux sur tous les axes rentables et n’ont aucune sensibilité aux problématiques de pollutions que cette politique engendre. Leur modèle est exclusivement basé sur la rentabilité et en aucun cas sur l’intérêt général.

L’environnement a été durablement dégradé par ces pratiques publicitaires prédatrices qui assimilent efficacité publicitaire et dimension de plus en plus importante des dispositifs.

La population la plus fragile subit des pollutions dues à la circulation, à la densité, aux rejets des établissements industriels et commerciaux et se trouve exposée à la pollution publicitaire par des dispositifs hors d’âge.

La mise relation une dynamisme économique et de l’affichage publicitaire est une erreur. C’est même un signe de dégradation économique que de voir une multiplication des supports.

Les affichages publicitaires participent à la dégradation de l’image de vos villes.

Moins il y a d’espaces publicitaires, plus les enseignes sont réduites et standardisées, plus la ville redevient attrayante.

Plus il y a de publicités et plus elles perdent en attractivité.

Les villes tireront un vrai bénéfice patrimonial, culturel et économique d’une diminution importante des supports publicitaires et pré-enseignes et d’un travail patrimonial et artistique sur les enseignes.

Il faut tendre vers la sobriété publicitaire et donc une diminution importante des surfaces et des dispositifs publicitaires.

Les objectifs du règlement sont bien modestes et pas chiffrés. Il s’inscrivent dans une gestion qui ne place pas la réduction de l’empreinte écologique de la publicité comme une priorité.

Le diagnostic relève 1373 dispositifs publicitaires sans détails sur leurs natures et 13% d’entre eux , 178 dispositifs sont déjà jugés illégaux, ce qui laisse perplexe sur le contrôle effectué par les villes.

Val de Seine Vert considère que l’élaboration d’un règlement ne vaut que par le pouvoir de police exercé par les maires pour son respect.

Nous demandons à ce que les maires s’engagent à faire respecter ce règlement en publiant annuellement le nombre d’interventions de leurs services.

Il faut une information complète des entreprises et commerces dès aujourd’hui pour les accompagner dans le respect des règlementations actuelles.

Une constante, plus le secteur est pollué, plus il y a de la publicité.

  • Il existe trop de zones différentes dans le règlement ce qui semble démontrer une approche très communale de l’intercommunalité. Les règles risquent de ne pas être comprises car elles sont trop diverses.
  • Il n’y pas d’objectif de réduction chiffrée de la surface publicitaire et de son empreinte écologique.

 Il faut particulièrement faire baisser le nombre de supports sur les secteurs les plus denses, les plus pollués.

Les pré-enseignes comme le « jalonnement économique » sont aujourd’hui largement inutiles avec les guidages numériques individuels.

Val de Seine Vert souhaite que la publicité soit totalement interdite en Site Patrimonial remarquable et en sites inscrits en abords de monument historique  (Périmètre délimité d’abords ou 500 mètres dans le champ de visibilité des monuments historiques).

La zone 0 devrait être normalement la plus protectrice pour les lieux à enjeux patrimoniaux et paysagers  mais y est encore admis l’affichage sur les abris voyageurs ce qui revient à donner au prestataire des abris voyageurs l’exclusivité de tout affichage publicitaire dans les secteurs patrimoniaux.

Les abris de voyageurs devraient relever de la puissance publique, sans publicité commerciale, ainsi qu’il en est le cas dans toutes les communes et sur tous les axes où la densité de population n’éveille pas l’intérêt des annonceurs.

 Pour l’éclairage des enseignes, vitrines et publicités, l’obligation d’extinction est fixée à 23 heures jusqu’à 6 heures, ce qui est une bonne chose par rapport au modèle national mais les abris voyageurs ne sont pas concernés par cette extinction et curieusement sont allumés toute la nuit dans des secteurs largement éclairés. A noter que les faces concernant des plans de ville et des informations municipales restent, elles, éteintes.

 Val de Seine Vert est heureuse de constater qu’oriflammes et vitrophanies sont traitées dans le projet. Nous avons milité pour que ces publicités soient incluses dans tous les règlements des intercommunalités des Hauts-de-Seine. Les bannières sur pieds ou sur mats, oriflammes, sont citées mais sans dispositif très précis pour en limiter l’explosion sur la voie publique.

Les vitrophanies sont réglementées mais les principales « délinquantes » de l’obturation complète des baies vitrées, les pharmacies, ne sont pas ciblées. Elles sont actuellement dans l’illégalité et ne font l’objet d’aucun avertissement des communes, les bannières et vitrophanies étant le fait de commerçants locaux.

Nous sommes opposés dans tous les secteurs à autoriser d’une façon large l’ensemble des 5 mobiliers urbains publicitaires, le micro-affichage et la publicité temporaire.

Ces 5 mobiliers urbains sont particulièrement invasifs : kiosques à journaux dont on connait les dimensions de plus en plus importantes, mats porte-affiches de plusieurs mètres de hauteur, abri-voyageurs des arrêts de bus, mats de « jalonnement économique », toutes ces indications de directions d’industries, de certains commerces dont le choix et la pertinence échappent à la logique.

Enfin pensons aux colonnes porte-affiches (dites Morris) qui reçoivent des publicités jusqu’à 4 m2.

Il faudrait en limiter le nombre et les surfaces d’affichages.

 Autoriser l’affichage sur mobilier urbain jusqu’à 8 mètres carrés en Zones 2 et 3 est disproportionné et trop intrusif. Les panneaux de 10,5 m2 devraient être aussi réduits en nombre et en surface.

Le micro-affichage, ces panneaux de dimensions « réduites » apposées sur les vitrines de commerce ou leurs murs extérieurs avec une publicité sans objet avec le commerce, était illégal jusqu’au Grenelle 2.

C’est une bonne chose de l’interdire sur les vitrines mais il ne l’est pas sur les façades des commerces. Il aurait fallu rappeler l’interdiction de son apposition sur les façades d’immeubles qui ne sont pas privatives du commerce et ne sont pas des enseignes. Le règlement semble l’encourager au contraire puisque la seule façon autorisée est l’apposition sur la façade et pas sur les vitrines.

Les commerces étant le plus souvent locataires, ce n’est pas au seul maire de permettre ces dispositifs mais au syndic de copropriété.

C’est la publicité la plus invasive, souvent recours de commerces en difficultés avec des messages qui ne le concerne pas. C’est une dégradation qui peut survenir n’importe où dans la ville.

 Nous demandons que le micro-affichage soit interdit dans toutes les zones.

Il faut interdire l’affichage mural de grandes dimensions à l’image de nombreuses villes. C’est un des plus polluants et il ne contient quasiment jamais de messages intéressant l’économie locale. Il est permis ici sur les axes majeurs qui concentrent toutes les démesures.

 Nous demandons l’interdiction des dispositifs scellés au sol, les plus volumineux, en ce qu’ils ont un impact visuel important. Le règlement prévoit leur implantation sur les axes majeurs déjà dégradés.

Il faut enlever tous les dispositifs situés sur les coteaux SNCF et les ouvrages d’art.

 L’affichage d’opinion et associatif : il faut penser à indiquer sur le panneau qui peut afficher sur ces espaces et certainement pas les publicités commerciales. Il faut que les panneaux soient standardisés et plus nombreux.

Une contravention ostensible est celle des bannières fixées sur les lampadaires d’éclairage public, toute publicité est interdite sur ces types d’équipements publics.

C’est le conseil départemental qui y fait, par exemple, de la publicité pour « Chorus », ce qui ne rend pas cette utilisation pour autant légale.

La publicité numérique doit être interdite

 Les spécialistes du numérique insistent sur les avantages du numérique pour les commerçants : « capte l’attention 4 fois plus qu’un affichage papier traditionnel ; attire l’attention des individus exposés dans 78% des cas ; déclenche une action dans 50% des cas » (itesmediatv)

Nous sommes opposés à l’utilisation de supports numériques, quel qu’ils soient sur l’espace public ou perceptibles de l’espace public. Ces supports sont polluants et dangereux.
Polluants car leur conception,  leur construction, leur entretien et leur gestion demandent une dépense énergétique très importante.

 La publicité a trouvé d’autres voies pour toucher le consommateur potentiel, réseaux sociaux, internet, applications de smartphone… Le jalonnement économique devient, par exemple, inutile avec les GPS.

Nous sommes à un basculement des supports, les afficheurs et publicitaires vont abandonner progressivement, surtout en secteur urbain dense, les affichages papiers de tailles importantes pour investir dans le numérique de taille plus réduite (2 m2) mais qui a un impact plus important sur ceux qui le visionnent. Une offensive généralisée est encours de la part des annonceurs tels Decaux et Insert qui multiplient les écrans derrière les vitrines de magasins en profitant d’un vide juridique et d’une jurisprudence interprétée au seul profit des annonceurs. (arrêt Zara).

Le conseil départemental implante 72 panneaux numériques de grande taille sur la voie publique. Ces écrans diffusent des publicités commerciales et des infos départementales. C’est un contrat avec Decaux qui en même temps équipe les vitrines des Monoprix (Sèvres, Neuilly, Asnières etc.) de totems numérique de 2 m2 dans les vitrines tournées vers l’extérieur avec des publicités pour des produits non vendus dans le magasin et avec l’assurance donnée par Decaux de ne plus payer de taxes locale de publicité grâce à l’arrêt Zara.

Il y a, malgré les dénégations du représentant de l’entreprise Decaux, de la publicité tant sur les écrans du conseil départemental que sur ceux des Monoprix. Cette publicité est coordonnée donnant les mêmes messages aux mêmes moments. Voir les deux photos prises à Sèvres le 13 mars 2021.

Les publicités dites numériques relaient des films publicitaires, les écrans fixés face à la route, aux conducteurs, souvent proches de passages piétons sont très dangereux.

Nous vous demandons de ne pas accepter ces dispositifs numériques sur votre territoire.

Nous espérons que la nouvelle loi climat verra interdire ces dispositifs.

 

Publicités sur le totem numérique Conseil départemental et derrière  la vitrine d'un Monoprix au même moment.

Publicités sur le totem numérique Conseil départemental et derrière la vitrine d’un Monoprix au même moment.

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