Val de Seine Vert est, depuis sa création en 1 992, partie prenante du combat pour la préservation des carrières Arnaudet à Meudon. Nous ne pouvons que nous réjouir de la récente décision de justice qui interdit leur comblement. Il s’agit maintenant d’arrêter un projet viable pour ce site à l’abandon depuis plus de 40 ans.
Nous en parlons régulièrement dans l’écho Val de Seine car de rebondissement en rebondissement, l’avenir des carrières de Meudon n’est toujours pas assuré. En mars 2019 (écho #91) nous nous arrêtions sur le numéro d’Ar’site « Ne surtout pas combler » que notre ami Patrick Bertholon venait de publier. Un numéro spécial entièrement consacré à la colline et aux carrières Rodin dont le maire de Meudon venait d’obtenir le comblement !
Arrêté de péril
Évoquant un danger d’effondrement, la mairie de Meudon obtenait en février 2019 l’autorisation de combler la moitié des trois niveaux de carrières. Les défenseurs du patrimoine pensaient cela impossible car le site est classé, depuis 1986, parmi les sites scientifiques et artistiques du département…
La Fédération française de spéléologie, soutenue par l’association Vivre à Meudon, attaqua cette décision devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise. Son jugement prononcé le 22 octobre 2020 annule l’autorisation spéciale de travaux, délivrée par le ministre chargé de la protection des sites. Le tribunal a considéré que le comblement n’est pas compatible avec l’objet du classement qui est « la sauvegarde du réseau des galeries souterraines ».
Reste maintenant à conforter les parties du site qui le nécessitent et à aboutir un projet en surface.
Quel projet de territoire ?
Parallèlement au recours juridique, la mobilisation pour la sauvegarde des carrières s’est poursuivie et Ar’site a publié, en septembre 2020, un nouveau numéro spécial « Merveilles sous Rodin », qui illustre cet article. La revue détaille ces « merveilles » : géologiques, paléontologiques, historiques, architecturales. Cette mobilisation de la société civile pour défendre son patrimoine devrait inciter les élus meudonnais et plus largement ceux de l’EPT Grand Paris Seine Ouest, à entamer une vraie concertation sur l’avenir du site. S’il pouvait être de nouveau ouvert au public, son rayonnement dépasserait de très loin les limites de la commune de Meudon.
Luc Blanchard