La Butte Rouge : la cité-jardin de Châtenay-Malabry toujours en danger

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Jean-Louis Cohen, professeur en histoire de l’architecture au Collège de France, a signé une tribune dans Le Moniteur et Le Parisien, avec une dizaine d’urbanistes de renom, contre le projet de réhabilitation et pour que la cité, qui abrite 10 000 habitants, “puisse vivre encore pour les générations futures”. Il s’agissait dans cette cité-jardin, explique Jean-Louis Cohen, « d’opposer à la grande ville, perçue comme tentaculaire et menaçante, des communautés à taille humaine ».

Le maire, Georges Siffredi (LR), souhaite détruire une partie des immeubles pour les reconstruire, afin d’édifier “une cité-jardin du 21e siècle” et ainsi diminuer la part du logement social de 100 % à 60 %. Coût du projet : 280 millions d’euros. Selon l’Observatoire de la précarité et du mal logement en 92, le taux de pauvreté de Châtenay touche 12,1 % des habitants, soit la neuvième position pour les villes les plus mal classées des Hauts-de-Seine, et son parc de logements sociaux régresse de 2003 à 2016.

À la Butte Rouge, les immeubles de la première période (avant la Seconde Guerre mondiale) ne dépassent pas trois étages. Arrondis, dissymétriques et inspirés de l’école du Bauhaus, les bâtiments épousent les reliefs du terrain et sont entourés d’arbres, parfois centenaires, ou de jardins ouvriers.

Bien entendu ces immeubles ne disposent pas du confort moderne, ascenseurs pour personnes à mobilité réduite, isolation, double-vitrage… Pourtant des rénovations concertées, comme celles entreprises dans les immeubles anciens de Paris, permettraient de garder le caractère social tout en respectant les normes actuelles.

Michel Riottot

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