Seine à contempler, Seine à côtoyer

Loin de s’afficher comme LE monument du méandre, la Seine Musicale a le bon goût de ne mettre en valeur que le volume de la coque de l’auditorium, à la pointe aval de l’île (même si la disparition des peupliers est regrettable, ainsi que celle des platanes le long du quai !).
Le reste du bâtiment abrite la grande salle de spectacle et les différents ensembles orchestraux qui y résident, mais il prend la forme d’un paysage construit avec de multiples facettes :
• d’abord une colline artificielle que le public est invité à gravir depuis le cœur de l’île, pour contempler la Seine, ses rives et son méandre ;
• ensuite ses flancs bétonnés, comme s’ils maintenaient la colline dans les dimensions de l’île, s’étendent le long de chaque bras du fleuve comme le corps d’un paquebot ;
• enfin une place publique face au centre de l’île, en relation avec les deux rives grâce au pont et à la passerelle nouvellement créés. N’apparaissent alors qu’un écran géant au-dessus des vitrages de la rue couverte qui traverse le bâtiment jusqu’à la pointe aval, et un gigantesque escalier conduisant à la colline, desservant au passage d’autres espaces du programme. Les deux éléments sont encadrés par des ailes de béton refermant la place, côté intérieur des flancs du paquebot symbolique.
Tout n’est cependant pas compréhensible quant au rapport de proximité avec la Seine, le passage inférieur face à Boulogne – sans doute inondable – ne semblant pas refléter les promesses des dessins du projet… Sera-t-il facilement accessible pour agrémenter un tour de l’île, côtoyant les deux bras du fleuve ?
L’intérêt de l’aménagement futur est cette diversité des relations à la Seine, de « l’effet paquebot » de la pointe aval à une plus grande fluidité et ouverture sur les berges que promet le projet de la pointe amont… Qu’en sera-t-il du Campus d’entreprises Vivendi/Bolloré au centre de l’île ?
Patrick Bertholon

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