Quel avenir pour le foyer Adoma à Billancourt ?

Le foyer de travailleurs immigrés de la rue Nationale à Billancourt est le dernier de la sorte à subsister
dans ce quartier – presque – entièrement transformé. La ville et l’association Adoma qui gère le foyer de 217 logements parlent à leur tour de rénovation pour ce lieu en mauvais état, mais encore très habité.

Le 8 octobre dernier, une journée « portes ouvertes » se tenait au foyer pour présenter ce foyer, son histoire, ses résidents et son avenir.

Les visiteurs pouvaient d’abord se rendre dans une des salles communes du foyer où une exposition (textes et photos) « Au cœur du trapèze, un foyer chargé d’histoire » présentait les luttes menées par les résidents pour l’alphabétisation, la formation professionnelle, l’amélioration de l’habitat, le maintien de la cuisine communautaire, la solidarité des travailleurs immigrés avec leurs collègues français.

Une table ronde (voir photo) a ensuite réuni les visiteurs et plusieurs intervenants : anciens du foyer, responsables, historiens se sont succédés à la tribune pour rappeler que les travailleurs immigrés ne pouvaient être réduits à leur condition de travailleur. Ils étaient également curieux de connaître un autre territoire, d’étudier, de faire de nouvelles rencontres, de tisser des liens avec leurs voisins.

Après avoir fait partie intégrante de la mémoire ouvrière des usines Renault, ils interviennent désormais dans de nombreux secteurs de la ville, entre autres.

Avant un repas convivial, la dernière partie de cette journée était consacrée à un débat : Quel futur pour le foyer ? Les parties prenantes ( COPAF, DAL, PC, FI, G.s, EELV, UL CGT BB, ATRIS) soutiendront le choix des résidents sur l’avenir de leur foyer (réhabilitation, démolition/reconstruction, réglementation du foyer).

Depuis, le foyer a été racheté par l’association Adoma pour 1€ symbolique à l’ancien propriétaire, l’association Coallia mais, ces dernières semaines, Adoma a demandé 118 expulsions pour des résidents qui ne payaient plus leur loyer vu l’état de délabrement scandaleux des bâtiments. Ces résidents acceptaient pourtant de payer une partie des loyers en retard en échange de travaux très rapides de remise en état des lieux.

La situation est tendue. Les résidents et leurs soutiens vont rappeler au maire de Boulogne les engagements pris par la ville en présence du préfet du 92, suite à l’incendie mortel de février 2017. Il s’agissait de réhabiliter le site ! On en est loin ! À suivre…

Remi Lescoeur, Dominique Goron

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