Issy-les-Moulineaux : Un nouveau quartier en danger

Fidèle à sa politique de densification de l’habitat et d’édification d’immeubles de bureaux, la mairie d’Issy les Moulineaux vient d’en donner un nouvel exemple avec la définition du périmètre de la future ZAC Léon Blum.

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Le projet d’origine consistait à reconfigurer le secteur de la place Léon Blum à l’occasion de la future gare de la ligne rouge du Grand Paris Express. Les objectifs poursuivis par la mairie sont connus : création d’un pôle d’échange multimodal accompagné d’un renforcement de l’offre de logements par une densification et une revalorisation des immeubles de bureaux existants.

Pour autant, le périmètre initial était insuffisant en l’absence de terrains à forts potentiels constructibles.

L’idée vint alors d’étendre le périmètre initial et d’y incorporer l’un des derniers quartiers aérés du centre-ville constitué de petits immeubles collectifs et de maisons ouvrières des années 30, dont les noms révèlent l’âme et l’histoire : rue de la Fraternité, rue des Travailleurs, allée des Maraîchers…

Un quartier facteur de diversité à l’urbanisme riche et varié, inséré entre deux axes de circulation majeurs : le boulevard du Général Éboué et l’avenue Victor Cresson. Un des derniers espaces de verdure et de tranquillité à faible circulation au cœur du centre-ville dont une partie de la voirie a récemment été rénovée, très appréciée des passants et promeneurs.

Le PLU de 2006 ne s’y était pas trompé, il avait pris soin de préserver ce quartier par un classement en zone UE au motif qu’il faut : « maintenir la qualité du tissu pavillonnaire, les orientations reposant sur le principe que la structure de ces quartiers doit être maintenue, en évitant les pressions foncières par une maîtrise de la densité des constructions et du caractère très végétalisé » (extrait du règlement du PLU).

Le projet d’incorporation de cette zone dans la future ZAC Léon Blum répond à l’objectif de densification de l’habitat en modifiant les règles d’urbanisme qui y étaient applicables, tout en instaurant un droit de préemption urbain afin de faciliter les acquisitions foncières.

Derrière les termes de « requalification » et de « rénovation » employés par la mairie pour justifier de l’inclusion du quartier dans le périmètre de la future ZAC se cache la valorisation foncière des derniers espaces aérés et calmes du centre-ville par l’édification d’immeubles collectifs similaires à ceux construits en bord de Seine ou à l’emplacement de l’ancien collège de l’avenue Victor Cresson, ainsi que la création de nouvelles surfaces destinées à accueillir des bureaux.

Dans une ville où la croissance démographique et d’activité tertiaire record de ces dernières années pèse de plus en plus lourdement sur notre quotidien, la suppression de la diversité urbaine conjuguée à la raréfaction des espaces verts du fait du tout béton contribuera à la dégradation de notre qualité de vie.

Association 
Préserve mon quartier

preservemonquartier@hotmail.fr

Dernière minute : Lors de la réunion publique organisée le 18 février dernier sur la future ZAC, Messieurs Santini et Provost ont – suite aux nombreuses inquiétudes exprimées par les habitants du quartier et à leur mobilisation – annoncé renoncer à leur projet d’inclure dans le périmètre de la ZAC le quartier situé au-delà du boulevard Garibaldi.

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