Cassez le thermomètre et vous ne serez plus malade !

Depuis 1979, date de sa création, l’association AIRPARIF participe à un réseau national de surveillance sur la qualité de l’air, son champ d’action étant l’Ile-de-France. Par son travail à l’instar de ses consœurs de province, il est possible d’avoir une situation quotidienne de l’état de l’air en consultant son site (www.airparif.asso.fr). Grâce à son tenace travail de sensibilisation et également sous l’influence du droit européen, la réglementation française a évolué en 1996 en créant un cadre réglementaire précis sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Énergie dite loi LAURE. Ce texte légal fixe comme objectif « le droit à chacun de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé » et fonde les conditions de la surveillance de la qualité de l’air et de l’information du public en France.

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Dans les Hauts-de-Seine, cinq stations de mesure sont installées : à Gennevilliers, La Défense, Neuilly-sur-Seine, Garches et Issy-les-Moulineaux. Cette dernière été menacée en décembre 2009 (voir notre n° 54) par les élus de l’ancienne communauté d’agglomération Arc-de-Seine, devenue depuis Grand Paris Seine Ouest, qui, sous la pression des associations et d’élus, ont accepté de prolonger provisoirement le contrat de mise à disposition du local où elle est installée et qui finalement sous la pression des associations et d’élus ont accepté de le prolonger provisoirement.

Par la qualité et la fiabilité de ses informations, AIRPARIF joue un rôle indéniable dans la prise de conscience de la sournoise pollution atmosphérique qui coûte plus de 31,5 milliards d’euros à la collectivité nationale en frais de santé. La publication de ses bilans annuels sur les émissions de particule en Ile-de-France est toujours un moment redouté par les élus locaux qui craignent de voir énoncer noir sur blanc la mauvaise qualité de l’air de leur commune. Dernièrement encore, l’adjoint au maire de Gennevilliers, Roland Muzeau, interrogé par une journaliste du Parisien, édition Hauts-de-Seine, sur le fait que sa commune détenait le record de jour (34) d’air vicié sur l’ensemble de l’Ile-de-France regrettait la stigmatisation de sa commune et contestait le caractère local de ce type de mesure. Il demandait ainsi que soit multiplié le nombre de stations AIRPARIF en Ile-de-France afin d’avoir des mesures plus ciblées permettant de mieux prendre en compte les politiques mises en œuvre localement pour lutter contre ce type de pollution.

Malheureusement, sa demande ne va pas être satisfaite par le Conseil général des Hauts-de-Seine. En effet, lors du vote de son budget 2013, le 25 janvier dernier, la subvention annuelle de 80 000 euros allouée à AIRPARIF a été purement et simplement supprimée. Atterré par cette décision, le conseiller général écologiste Vincent Gazeilles a ironisé sur ce choix : « En plein pic de pollution, cassez le thermomètre et vous ne serez plus malade ! ».

Face à la polémique née de cette suppression, le Département a justifié sa décision par le nécessaire recentrage sur « ses obligations légales dont, au premier chef, les dépenses sociales dont les coûts ne cessent par ailleurs d’augmenter » provoqué par l’augmentation des sommes à reverser à l’État au titre des fonds de péréquation.

Libre au Conseil général de nous transmettre plus d’explications sur sa décision, mais il est difficile d’admettre que le budget global d’aménagement de la RD7 avoisinant désormais les 500 millions d’euros, ou encore les 180 millions d’euros pour un complexe musical sur l’île Seguin à Boulogne-Billancourt, sont des dépenses imposées par la loi.

VDSV

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