Cité de la Céramique et Parc de Saint-Cloud : 66 arbres en moins, barrières et caméras pour une « promenade »?

Des associations dont notamment Val de Seine Vert, Environnement 92 et  A.R.B.R.E.S. se sont mobilisées et ont envoyé une série de lettres au conseil départemental, ministères concernées, mairies, Etablissement Public Administratif de la Cité de Céramique, direction des Musées nationaux, Domaine de Saint-Cloud, Préfectures départementale et de Région, Drac etc. Elles soutiennent les milliers de citoyennes et citoyens qui s’émeuvent de l’abattage sans grand avertissement de plusieurs dizaines d’arbres majestueux au profit d’un aménagement à l’utilité douteuse et surtout à l’empreinte écologique très importante.

Arbres Musée

Le projet de promenade des jardins à l’entrée de Sèvres devrait entraîner très prochainement l’abattage de 66 arbres qui constituent par leurs dimensions et leur densité un véritable ilot de fraicheur, un élément essentiel pour la qualité de l’air et un enjeu de perspective, tellement la présence de ce massif est imposante et majestueuse.

La promenade a sans doute un intérêt mais ce projet présente des nuisances beaucoup plus importantes que les profits escomptés.

Comme vous le savez la meilleure façon de protéger l’environnement c’est d’abord de décliner le principe du développement durable et d’éviter puis de réduire et de compenser. Un aménagement ne doit amener aucune perte nette de biodiversité dans l’espace et dans le temps. Ici l’impact est majeur et semble avoir été sous-estimé.

Nous savons que ce projet a été approuvé en commission des sites du 14 mars 2019. Le dossier fait clairement état de l’état sanitaire des arbres avec 5 sujets dépérissant et susceptibles d’être abattus. Le projet d’abattage de 66 arbres n’a pas été annoncé à cette réunion et bien sûr n’a pas été approuvé par les participants. Par ailleurs, ce projet se situe dans le site du Domaine National de Saint Cloud, site doublement classé « Sites naturels » et « Monuments historiques », ce qui impose une gestion spécifique des arbres à l’intérieur de son mur de protection. Le procès-verbal de cette réunion indique que nombre de questions sont encore sans réponses claires : adaptation de la promenade aux cyclistes, la démolition du mur de protection et la création de clôtures, la proximité du projet avec le projet de l’échangeur du Pont de Sèvres, l’interférence avec le projet de requalification de la RD910.

Le projet devrait avoir été conçu autour des arbres matures existants comme cela se pratique ailleurs en Europe. La replantation de jeunes arbres n’est pas une bonne réponse dans le contexte de l’adaptation au réchauffement climatique puisque c’est le volume du feuillage qui procure le rafraichissement nécessaire, qui doit être préservé. Un jeune arbre avec un houppier 100 fois plus petit ne peut être une solution sauf à attendre plus de 50 à 80 ans. Les arbres ne sont pas du mobilier urbain et sont des êtres vivants utiles pour les humains.

Enfin le choix des espèces à replanter, parmi des essences autochtones, revêt une importance majeure pour préserver la biodiversité locale, ce qui exclut le choix d’espèces exotiques.

Les associations représentées ( dont ARBRES, ENVIRONNEMENT92) à la commission des sites et les associations locales dont VAL DE SEINE VERT, agréée pour la protection de l’environnement, se considèrent comme trahies et demandent à être parties prenantes dans une concertation sur ce projet de promenade des jardins, d’autant que ce projet ne peut pas être dissocié du projet de réaménagement du Pont de Sèvres et de celui de la requalification de la RD 910. Le fait que le foncier de ce projet implique L’Etat via le Centre des Monuments Nationaux, le Département des Hauts de Seine et la mairie de Sèvres n’exclue pas l’impérieux besoin de concertation avec les associations et les citoyens.

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